Amazon.com Inc. a ajusté son système de recherche de produits pour mettre davantage en évidence les listes qui sont plus rentables pour la société, ont déclaré les personnes ayant travaillé sur le projet – une initiative contestée en interne, susceptible de favoriser les marques propres d’Amazon.
Amazon a-t-il changé en douce l’algorithme de son site pour favoriser ses propres produits ? C’est ce qu’affirment des salariés de la firme dans un article du Wall Street Journal. Concrètement lorsque vous tapez le nom d’un produit dans la barre de recherche du site, vous auriez plus de chance de tomber sur un produit d’une des propres marques d’Amazon, donc plus rentable pour le site.
C’est peu connu mais Amazon possède comme Carrefour, Lidl ou Darty ses propres marques de distributeur (MDD). L’américain possède ainsi 135 marques propres et travaille avec près de 330 marques en exclusivité.
Certaines marques comme Solimo, spécialisées dans les produits de grande consommation (capsules de café, chocolat…) sont vendues partout dans le monde. D’autres comme la marque de meubles européenne Alkove, ne sont vendues que dans certaines régions. Certaines sont localisées dans un seul pays comme la marque de vêtement pour enfant Silly Apples disponible uniquement aux Etats-Unis. Amazon réalise actuellement 2 milliards de dollars de ventes avec ses propres marques et leur chiffre d’affaires pourrait grimper à 31 milliards d’ici 2022 selon une étude de Suntrust Robinson Humphrey. C’est donc très stratégique pour la firme.
Selon le Wall Street Journal, Amazon aurait donc décidé en fin d’année dernière de les faire ressortir en tête lors de la recherche de produits par mot-clé (ce que nous n’avons par ailleurs pas pu constater en faisant quelques recherches sur Amazon France). Auparavant, assurent les salariés interrogés par le quotidien, la liste de recherche d’Amazon mettait en avant les produits les plus vendus ou les plus pertinents, plutôt que les plus rentables pour le site.
Une erreur du Journal ?
Selon eux toujours, les modifications auraient été imposées par les responsables des ventes d’Amazon et ce en dépit des de la résistance des développeurs et de juristes de la firme. Les géants du web sont en effet ces temps-ci dans le viseur des autorités américaines et européennes qui les soupçonnent d’abuser de leur position dominante. Une telle décision d’Amazon serait en effet vu d’un très mauvais œil par les autorités de la concurrence des deux côtés de l’Atlantique.
Sauf qu’Amazon dément avoir pris une telle décision en ce qui concerne son algorithme. « Le Wall Street Journal s’est trompé, assure un porte-parole d’Amazon à Business Insider. Nous leur avons longuement expliqué que leur « scoop » issu de sources non nommées n’était pas vrai, mais ils ont néanmoins publié leur article. »
Amazon reconnaît néanmoins avoir modifié son algorithme pour y faire entrer le critère de rentabilité aux résultats. Mais le site ne privilégierait pas ses propres produits mais aussi ceux d’autres marques, assure le site américain. « Tout comme n’importe quel magasin, nous considérons la rentabilité des produits que nous répertorions et que nous présentons sur le site, mais il ne s’agit que d’une seule mesure et en aucune manière un facteur clé de ce que nous montrons à nos clients », assure ce même porte-parole. Ce sera éventuellement aux autorités anti-trust américaines de trancher si elles se saisissent de la question.
Mais alors commet l’algorithme va gérer les produits vendus en Marketplace avec une commission unique d’Amazon ? L’algorithme sera calculé en fonction de la commission et ou de la marge générée par le produit en propre ?
Beaucoup de question pour l’avenir d’Amazon du point de vue des vendeurs tiers !